Du Jaurès célèbre pour ses engagements politiques, nous a été présenté d'abord un Jean Jaurès nettement moins connu au bataillon : celui de philosophe, et même de spiritualiste.
Une carrière universitaire brillante, entrecoupée de son jeune mandat de député, il déposa en 1892, à 33 ans, sa thèse "De la réalité du monde sensible". Une thèse qui traite de métaphysique visant à répondre du problème du monde sensible et de l'être, pris en tenailles entre les deux pôles du subjectivisme idéaliste et de l'objectivisme matérialiste. Pour lui, c'est un tout unitaire qui relie l'être et le monde sensible, une Conscience-Une qui enveloppe la Terre et qu'il appelle "Noosphère".
Vint le Jean Jaurès socialiste, suite à une expérience de jeunesse face à la misère des gens dans les rues de Paris qui l'a marqué profondément. Comment en est-on arrivé là à ce degré d'aliénation ? Toute sa vie, il fit sien ce combat contre l'asservissement de l'humain par l'humain. À porter dans le parlement, l'appel de l'insurrection des consciences, à soutenir, seul contre tous, des grévistes en lutte face à une injustice sociale, il n'y avait de matière suffisamment impliquée sur laquelle Jean Jaurès, toujours volontaire, ne refusait de se donner pleinement.
Un siècle est passé depuis, les similitudes sont criantes, qu'en percevons-nous et quelles réflexions cela nous éveille ?